Le mariage dans le sud de l’Égypte, est une institution profondément ancrée dans les traditions et la culture locale, avec une forte pression sociale surtout pour les femmes. Pourtant, les pratiques évoluent face aux réalités économiques et culturelles contemporaines. Cet article s’appuie sur le témoignage d’une femme d'Assouan, qui partage sa vision des transformations du mariage, des contraintes financières et des attentes liées à cette étape importante de la vie.
Une pression sociale forte autour de l’âge du mariage
Dans cette région, il est courant qu’une femme soit mariée avant ses 20 ans. Selon le témoignage recueilli, dépasser cet âge sans être mariée peut entraîner une stigmatisation sociale. Elle explique :
« Si elle dépasse 20 ans sans être mariée…eh bien, elle devient une vieille fille. »
La pression est plus forte pour les femmes que pour les hommes, reflétant une norme qui valorise la fondation rapide d’une famille.
Une évolution dans le choix du conjoint
Autrefois, les mariages étaient arrangés par les parents, et le futur époux ne voyait pas sa future femme avant la cérémonie. La femme d’Assouan souligne :
« Avant, le jeune homme ne voyait pas celle qu’il allait épouser. C’étaient ses parents qui la choisissaient et ils la lui faisaient épouser sans qu’il la voie. »
Aujourd’hui, la tendance est au choix mutuel des partenaires, avec plus de dialogue et de temps passé ensemble avant le mariage. Cependant, la décision finale revient souvent encore à l’homme:
« Au final, c’est toujours le jeune homme qui choisit, il prend celle qu’il veut, il épouse celle qu’il veut. »
Les contraintes économiques, un frein majeur au mariage
Le coût élevé du mariage est un frein important pour les jeunes. La dot, les bijoux, les meubles et le logement représentent des dépenses lourdes, particulièrement difficiles à assumer face à la hausse du coût de la vie. La femme précise :
« Un jeune homme met beaucoup de temps avant de pouvoir s’établir et se préparer. Il doit se stabiliser, économiser… tout ça à cause du coût de la vie, de l’inflation et de la hausse des prix. »
Ces difficultés retardent le mariage et rendent la création d’un foyer complexe.
Le divorce, un sujet encore tabou pour les femmes
Le divorce reste un sujet délicat, notamment pour les femmes divorcées qui font face à une surveillance sociale et à des contraintes limitant leur liberté.
« Une femme divorcée est sous surveillance. Elle est très observée, il y a des contraintes qui l’empêchent de vivre librement. »
Toutefois, demander le divorce est devenu plus accessible :
« Si elle n’est pas heureuse, elle peut demander le divorce. Personne ne l’oblige à rester dans une vie qu’elle ne veut pas. »
Les qualités attendues chez le futur mari
Au-delà des aspects matériels, le témoignage insiste sur les qualités morales et religieuses indispensables chez le futur mari.
« Le jeune homme doit être de bon caractère et religieux. La chose la plus importante est la religion et l’éthique. Ces critères sont essentiels pour bâtir une famille stable et préserver la dignité.»
Le mariage en Haute Egypte illustre un équilibre entre traditions ancestrales et évolutions sociales. Si la pression sociale demeure forte, surtout pour les femmes, les pratiques matrimoniales tendent vers plus de liberté dans le choix du conjoint. Parallèlement, les difficultés économiques représentent un obstacle majeur à la concrétisation des projets de mariage. Ce témoignage offre un éclairage authentique sur les réalités matrimoniales dans cette région du sud égyptien.
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